La découverte du premier tome des 7 reliques est une aventure haletante, gorgée d’informations qui vont sans doute s’avérer capitales pour la compréhension de la quête globale. Le premier volet porte le nom du Réveil d’Entropia, le roi-démon prisonnier. Pour faire face à cette menace diabolique qui semble inévitable, la jeune Cordélia sera élue par un ange, afin de protéger les royaumes qui l’entourent et qui attirent désespérément cette créature angoissante.
Le danger est d’autant plus grand, lorsqu’on prend conscience du profil sans ressource de l’héroïne Cordélia, présentée au début du livre en l’imprenable orpheline, qui a tragiquement perdu ses parents. Placée de famille en famille, elle survit comme elle peut et remplit les tâches qu’on lui confie avec plus ou moins de conviction…
Une femme ordinaire d’une réelle beauté qui est finalement choisie parmi des milliers d’âmes pour sauver le destin de l’univers et de ces 7 royaumes. Son futur est scellé, des projets transcendants ont été écrits pour elle. Cette dynamique mystique et quasiment légendaire s’inscrit parfaitement dans la littérature arthurienne.
Dans cette société fictive inspirée de l’Histoire de l’humanité, mais aussi des mythologies du monde entier, la place de la femme est également problématique. Pourtant, les personnages principaux de ce premier livre sont tous féminins. Face au choix impartial qui émane des puissances supérieures, Cordélia est tout d’abord contrariée. Finalement, elle cède aux caprices divins et entreprend son voyage.
Face aux plans des dieux, Cordélia ne peut plus se dérober. Elle doit récupérer les sept reliques qui, une fois réunies, deviendront le point sensible d’Entropia. Le chiffre 7 est magique. Dans la sphère ésotérique, il symbolise la naissance, la vie, plus encore : l’univers tout entier. Il n’est pas rare de le croiser dans les narrations cultes : Blanche-Neige et les 7 nains des frères Grimm, les 7 péchés capitaux dans la Bible, les 7 « Dragon Balls » (boules de cristal), les 7 merveilles du monde…
Ici, l’écrivain Joffrey Lebourg joue avec l’imaginaire collectif, en sélectionnant des points référents à tous, toutes générations confondues. Le résultat est donc intéressant et prometteur pour une saga de 7 tomes, ce qui représente un réel défi pour la cohérence globale de l’œuvre.
Compte tenu de l’âge des protagonistes, le Réveil d’Entropia sera une lecture particulièrement adaptée aux adolescentes, qui souhaitent découvrir les aventures de personnages féminins indépendants, qui s’entraident et qui n’ont pas besoin d’un homme pour couvrir leurs arrières. Les femmes qui accompagnent Cordélia ne sont pas toujours tendres avec elles, voire agréables.
Par exemple, en dépit de sa puissance, Amber manque souvent de modestie. Même si le personnage suscite peu d’empathie, il incarne une certaine attaque envers l’aristocratie, avec ses manières de princesse qui recherche le confort et a la critique facile. Finalement, face au Mal absolu, les petits tracas se dérobent, surtout au moment des combats.
Dans ce dessin très clair où la lumière affronte l’obscurité, l’horreur s’immisce également dans les sphères du pouvoir. Une politique de l’autruche, où chacun souhaite maintenir la paix, tout en formant des clans et en fermant les yeux. Les maisons n’ont qu’à bien se tenir, face à la détermination de ce trio magique, qui parvient à se frayer un chemin dans ce cadre chaotique.
Cette lecture adaptée aux plus jeunes véhicule également des valeurs d’espoir et d’acceptation de soi. Malgré le rejet et les origines, chacun est capable d’écrire sa propre histoire, car tout le monde est important.
Les récits mythologiques et les œuvres de « fantasy » comme ce premier volet des 7 reliques sont un accès à l’imaginaire grandiloquent d’un auteur ambitieux, qui souhaite partager sa créativité. La passion se ressent, ce qui permet au lecteur de faire l’impasse sur le style fébrile, mais très abordable à tous.
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